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L’Equateur en ''état de guerre'' contre les narcotrafiquants

L'Equateur est entré, hier mercredi, selon le président Daniel Noboa, en "état de guerre", contre les bandes criminelles liées au narcotrafic, à l'origine d'une vague de violences sans précédent dans le pays qui ont fait au moins 14 morts, depuis lundi.

Des centaines de soldats patrouillent dans les rues quasi désertes de la capitale Quito, les habitants se terrant chez eux, dans la crainte d'un nouvel épisode de violence qui suscite l'inquiétude de la communauté internationale.

"Il y a de la peur, il faut être prudent, regarder par-ci, par-là...si je prends ce bus que va-t-il se passer ?" témoigne auprès de l'AFP, sous couvert d'anonymat, une femme de 68 ans, qui se rend à son travail dans le nord de Quito. Elle assure être "terrorisée" par la violence en cours dans le pays.

L'évasion, dimanche dernier, de la prison de haute sécurité de Guayaquil du redouté chef du gang des Choneros, Adolfo Macias, alias "Fito" et les mutineries dans de nombreuses prisons du pays ont déclenché une réponse musclée du président Daniel Noboa, 36 ans, élu à l'automne sur la promesse de rétablir la sécurité dans le pays.

Le plus jeune président de l'histoire de l'Equateur a décrété, lundi dernier, l'état d'urgence pour 60 jours dans tout le pays, y compris dans les prisons qui sont devenues des centres d'opération pour les narcotrafiquants.

"Fito" s'était déjà évadé, en 2013, d'une prison de haute sécurité, avant d'être repris au bout de trois mois. Son nom avait fait la Une de la presse après l'assassinat, début août, de l'un des principaux candidats à la présidentielle, qui avait fait état peu avant son exécution de menaces de mort de la part du chef des Choneros.

Ce gang, d'environ 8.000 hommes, selon les experts, est devenu le principal acteur du narcotrafic, florissant en Equateur.

Plusieurs mutineries et prises d'otages de gardiens touchent, depuis lundi dernier, diverses prisons, relayées par d'effrayantes vidéos diffusées sur les réseaux sociaux, montrant les captifs menacés par les couteaux de détenus masqués et l'exécution d'au moins deux gardiens par arme à feu et pendaison.

Sur la centaine de gardiens et agents administratifs retenus en otage dans au moins cinq prisons, selon l'administration pénitentiaire, 41 ont été libérés.

Le commandant des Forces armées, Jaima Vela, a indiqué, hier mercredi, que 329 "terroristes" avaient été arrêtés, "cinq ont été tués" et 28 prisonniers en fuite ont été repris. Le dernier bilan officiel est de 14 morts, dont deux policiers.